Aujourd’hui, on va voir ensemble comment choisir la palette de couleurs idéales pour la couverture de votre livre ! Car oui, au-delà du choix du visuel de la couverture, les couleurs jouent un rôle primordial.
Oui, les articles doivent sortir les lundis, et comme je suis une professionnelle du "faite ce que je dis pas ce que je fais", j'ai oublié de programmer... 🤭
Bref ! Au programme en ce mardi : psychologie des couleurs, signification culturelle, cohérence globale, lisibilité et mémorabilité. Oui, des bons mots barbares dès le début de ce semaine, donc attachez vos ceintures, on décolle !
La psychologie des couleurs et son impact émotionnel
Je pense que beaucoup le sauront déjà, mais chaque couleur est rattachée consciemment ou non à des émotions et des valeurs particulières. C’est parfois vieux et archaïque (bonjour rose pour le féminin et bleu pour le masculin, oui c’est de vous qu’on parle), souvent influencé par la publicité (bonjour le greenwashing), mais c’est indéniable : la couleur est associée à une idée.
C’est donc très important de conscientiser les choix de couleurs utilisées pour votre couverture de livre ou plus généralement pour votre image.
Gardez à l’esprit que la roue montrée plus haut est réalisée selon un regard occidental, en fonction des pays, des coutumes et de l’histoire. Les couleurs n’ont pas nécessairement les mêmes valeurs partout !
Prenons l’exemple du vert
En marketing, le vert est symbole de nature, de santé, de fertilité et d’abondance.
En Irlande, c’est la couleur nationale, synonyme de chance.
À l’inverse, en Angleterre, il est considéré à son exact opposé : vert = malchance.
On ne se demande pas pourquoi, historiquement, ce rapport à cette couleur et la dissonance entre les deux pays est finalement très logique.
(C’est d’ailleurs pour cette raison qu’en fonction du pays de publication, les choix des couleurs pour les couvertures de livres sont si différents.)
Cependant, la psychologie des couleurs, en marketing, ne sera pas à utiliser tel quel pour votre couverture. En effet, beaucoup d’éléments sont à prendre en considération et c’est ce que nous allons voir.
Des couleurs cohérentes avec le genre et le ton du livre
La roue des couleurs fonctionne différemment sur une couverture et sur un logo de banque et fort heureusement d’ailleurs ! Ce n’est pas parce que votre couverture est bleue que les gens auront confiance pour l’acheter et ce n’est pas parce qu’elle est verte qu’on pensera que vous l’avez fait en papier recyclé.
Le livre étant un objet à part, les couleurs jouent entre elles pour offrir une impression globale que j’appelle généralement : l’ambiance. C’est le reflet du genre du livre (romance, thriller, SF, etc.) et du ton de celui-ci (Effrayant, sérieux, sarcastique, enfantin, etc.).
Vous pourrez le remarquer également dans les affiches de films, les couleurs créer ensemble une palette au service de ces deux informations importantes : genre et ton.
Nous l’avions vu dans l’article « Une couverture de livre qui marche, c’est quoi ? », mais chaque genre à ses conventions visuelles et la couleur n’y échappe pas.
Prenons l’exemple de la romance et de la dark romance :
Beaucoup de livres de romance ont des notes roses, violettes ou bleu assez clair. Surtout si la couverture ne représente pas directement un couple clairement identifiable.
À l’inverse, les couvertures de dark romance seront généralement plus sombres avec un fond noir, des couleurs vibrantes comme du violet foncé, du rouge, du bleu roi ou même de l’or et finalement assez peu de rose.
La couleur qui influence la lisibilité
Le choix des couleurs et leur agencement ensemble doivent, quels que soient vos choix, garantir la lisibilité. Une condition sine qua non pour une couverture de livre réussie. Sans lisibilité, difficile de convaincre qui que ce soit que votre livre en vaut la chandelle. On ne doit pas réfléchir, pour identifier ce qu’on voit.
Une bonne palette de couleurs offre du contraste qui permettra de bien voir titre et informations textuelles. Si trop de couleurs se disputent l’espace, cela peut créer une confusion sur le genre et le ton du livre, pire encore, cela peut rendre le titre illisible.
Au contraire, des tons trop proches peuvent créer un aspect fade qui manque de dynamisme. Le camaïeu de couleurs pour une couverture peut-être un parti pris, mais il faut bien maîtriser sa palette pour ne pas avoir un rendu insipide.
Cohérence avec le genre... Ok, mais comment se démarquer ?
C’est finalement la grande question. À trop respecter la convention visuelle d’un genre, on finit par disparaitre. Tout se joue dans la parcimonie et sachez que le visuel va influencer le ton des couleurs. L’affiche de Midsommar en est un bon exemple : aux antipodes du genre dans ses choix de couleurs et pourtant, le visuel choisi de Florence Pugh en pleure, contraste avec le temps ensoleillé, les personnes qui dansent en fond et sa couronne de fleurs. On comprend d’emblée que le film ne sera pas une comédie et que quelque chose d’horrible se cache derrière la beauté d’un endroit.
Pour vous démarquer en restant encré dans un genre, il faut jouer avec les conventions et faire des choix marqués. Si au contraire, vous souhaitez vous fondre dans le genre, ce qui ait un autre parti pris, vous devez connaître ces conventions sur le bout des doigts.
Cet exercice est le plus difficile lorsque l’on crée une couverture, encore plus quand c’est pour notre propre livre, c'est pour ça que je suis là pour aider les auteurs à le faire.
Le rôle capital de la couleur dans la mémorabilité
Et oui, en plus de tout ce que je viens de citer, la couleur porte la lourde charge de permettre la mémorabilité d’une couverture.
Si votre livre passe dans les réels de quelqu’un, qu’on en parle sur booktok, etc. Ce que la plupart des gens retiendront à force de scroller et de voir passer votre livre, c’est la tête générale de la couverture. Le choix des couleurs joue donc un rôle très important dans cette mémorisation.
Gardez cela en tête quand on modernise une couverture, c'est important. Surtout si c’est une saga. Ne perdez pas vos lecteurs déjà acquis via le tome 1 en changeant du tout au tout la couverture. Ou alors, préparez-vous à une faire une grosse campagne de lancement pour la nouvelle couverture, afin que le nouveau visuel soit bien ancré dans l’esprit de votre lectorat.
Palette de couleur & couverture de livre - La Conclusion
Vous vous en doutez, chaque élément d’une couverture de livre à son importance, et le choix des couleurs n’y échappe pas. Comme le visuel, les couleurs doivent être réfléchies en conscient :
Des tons orangés, car c’est un automne.
Des tons bleus et gris pour rappeler l’acier et le médiéval.
Des tons rouges et or pour rappeler les vieux ouvrages reliés de type grimoire (et la couleur de la maison de Harry)
J’espère que cet article vous aura permis de vous questionner autour de vos choix de couleurs pour vos couvertures et de voir l’impact que ceux-ci peuvent avoir sur votre lectorat. On se retrouve lundi prochain (promis) pour un nouvel article !
N’hésitez pas à laisser un commentaire ou à découvrir les autres articles du blog si cela vous intéresse !
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